La musique est à fond, le publique est en délire, on danse, on chante, l'ambiance est extra... la soirée bat son plein. La Ruda Salska vient une fois de plus de mettre le feu! C'était il y a deux jours au Splendide de Lille.
Ils peuvent servir d'exemple. Désormais incontournables, ces gars de Saumur ont fait leur petit bout de chemin sur la longue et dure route du rock français. Le groupe a su se caractériser par son ska enivrant, tout en déployant une véritable énergie rock, à laquelle on peut rajouter rock-steady, reggae, salsa... Cette ambiance musicale effrénée, s'accompagne de textes tout en finesse qui clashent, qui font rire, qui dénoncent... difficile d'y résister! "Du rock, du ska et de la sueur" voilà leur slogan. Véritables bêtes de scènes, les huit musiciens enchènent les concerts, dans l'unique but de créer la joie, eux qui en on fait un art.
Après deux albums auto-produits, "Le prix du silence" en 96 et "L'art de la joie" en 99 et la sortie de leur live en 2000, c'est maintenant au tour de "Passagers du réel", dans les bacs depuis début octobre.
Nico: Qu'est ce qui influence les textes écrits par la Ruda?
Philly: Il n'y a que Pierrot (ndlr: le chanteur) qui écrit les textes, on lui laisse cette douloureuse tâche car on a une confiance absolue en son écriture...
En ce qui concerne les sujets abordés, je crois que Pierrot comme beaucoup d'entre nous s'interroge sans cesse sur cette condition humaine, ses bonheurs , ses absurditées, son avenir... il a la posibilité en vingt ligne de mettre en avant un sujet qui le touche, une idée qu'il croit juste. Il ne cherche pas à donner de leçon ou imposer une doctrine mais se sentant concerné par ce monde et ayant la possibilité de se faire entendre, il écrit et met en avant la pensée commune de toute la Ruda... Il y a des sujets très fort et d'autres beaucoup plus leger car la vie est ainsi faite et heureusement qu'on a ces moments ! Et puis dans son écriture on retrouve le cinéma comique à la "Louis de Funès" et aussi le cinéma à la " Audiard" , le monde des gangsters, de "Paris la nuit"... c'est pour lui une grande passion qu'il nous a fait partager.
N: Vous êtes chez Yelen depuis deux ans désormais. Qu'est ce que cela a aporté au groupe? Quelles sont vos relations avec les autres groupes de Yelen? (ndlr: Tryo, Oneyed Jack, Mass Hysteria, la Rue Kétanou...)
P: Etre chez Yelen c'est une étape importante pour la Ruda...lorsque tu es tout seul, en autoproduction, tu montes ton association, tu gères ton budget tant bien que mal, tu frappes sans cesse à des portes complètement murées...etc. C'est une étape obligatoire mais à un moment donné tu t'essouffles car tu n'as plus les moyens d'avancer... et bien Yelen te redonne de l'oxygène... Le Label à les clés pour ouvrir toutes les portes, s'occupe de la presse , de la diffusion, de la distribution... gère les contacts et fait grandir le groupe... c'est une chance incroyable pour nous d'avoir signé chez Yelen [...] Les relations au sein du label sont excellentes car on parle plus d'une grande famille que de groupe... il faut sans cesse refuser les occasions de faire la fête ! Même si les univers musicaux sont très différents, on se connait tous très bien...
N: Quel regard as tu sur l'évolution du groupe à travers les albums et que conseilles-tu à de "jeunes groupes"?
P: "ne pas allez plus vite que la musique" est un proverbe de bonne augure...quand tu commences à jouer avec tes potes, tu espères un premier morceau puis un autre puis...un premier concert, une première partie, un café concert, une petite salle, une plus grande, un permier disque, brut puis un deuxième que t'espères plus travaillé, puis des concerts sans compter, et un live qui colle à ta peau, qui sue...puis ...une passion, un truc qui te lève le corps le matin, une envie de jouer sans cesse et de progresser...la Ruda est une bande de passionnés qui n'ont jamais lâché le morceau..c'est parfois dur mais pas plus dur qu'un autre métier..le temps ne compte pas tellement...il y a plein de groupes comme la Ruda...on est pas plus fort que les autres...et cette évolution est dû au travail, au temps passé dans le local à faire le prochain morceau, à préparer le prochain concert, à chercher le meilleur son...Et là on touche l'essence de cette envie qu'a la Ruda: le public...tous ces gens qui se rassemble pour un concert, qui s'interesse à la culture, qui l'a font grandir...la Ruda est un groupe de scène et il n'y a rien sans les gens...Il nous est pas possible d'arrêter pour nous maintenant car on nous a tant donné...Si certains aiment la Ruda, on en est très flatté mais il faut qu'ils posent leurs yeux sur des groupes qui font leurs premiers concerts, avec leurs premiers morceaux car on vient de cette école et il faut qu'elle perdure...
N: Votre album est sortit en début de mois, comment l'avez vous élaboré?
P: Le travail de l'album a duré un an... on a commencé par reunir les bouts de "plan" qui traînaient sur les ordi des uns et des autres.. de ces plans arrivent les premières structures, elles sont triturées dans tous les sens...sur les trente plans de départs , on a fait une vingtaine de morceaux...après on place bien les cuivres , on les insère dans l'harmonie ce qui provoque des changements, on refait des structures...puis Pierrot place ses voix...et encore des changement et on arrive à 14 morceaux...S'en suit une période de concert au printemps dernier, le "Royal Club Tour" où l'on a pu tester les compos...Puis le travail avec le producteur, Andy Lyden (NDR: Marley, U2, Satellites, Wampas...) en mai. L'enregistrement au Black-Box studio ( 1er fois qu'on foutaient les pieds dans un studio!!!... bonjour la pression !) Et là Andy a bien su nous guider, il a su être patient ...il a apporté des idées qui on encore fait évoluer les morceaux...enfin, le mixage à Paris( Studio de la Seine), également entre les mains d'Andy et le mastering à Londres( Studio Métropolis)...Voilà après Yelen a prit le bébé pour mettre en place la promo et faire la vente...Et quand on voit le disque , on se dit vivement le prochain car c'est une putain d'aventure...
N: Passager du réel, pourquoi ce titre?
P: être passager du réel c'est être concerné avec toujours l'envie de découvrir et de s'étonner...Mais comme chaque voyageur , on a sa propre vision du monde qu'on découvre. On est donc sur d'obtenir des points de vue différents; n'est-ce pas ce qui fait la richesse de ce monde?
N: Merci Philly, et ROOTS SKA GOODS!
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